Pourquoi certains modèles de Peugeot 208 posent problème
Nous savons que la Peugeot 208 séduit par son design moderne et sa conduite agréable, mais certaines versions cachent des défauts qui peuvent vous coûter cher. Entre courroies fragiles, turbos capricieux et électronique instable, plusieurs modèles méritent votre vigilance avant tout achat.
Voici ce que nous avons constaté sur le terrain :
- Les motorisations PureTech essence (2014-2020) accumulent des problèmes de courroie et de consommation d’huile
- Certains diesel HDi affichent des pannes répétées sur le turbo et la vanne EGR
- Les boîtes automatiques EAT6 montrent des signes de fatigue précoce
- L’électronique des premières générations multiplie les dysfonctionnements
Découvrons ensemble les versions à éviter et comment reconnaître une 208 fiable pour votre budget.
Les moteurs essence à éviter sur la Peugeot 208
Le 1.2 PureTech : une famille à surveiller de près
Le 1.2 PureTech 82 ch produit entre 2014 et 2018 nous inquiète particulièrement. Sa courroie de distribution humide s’use prématurément, parfois dès 80 000 km au lieu des 180 000 km prévus. Résultat : une casse moteur qui vous coûtera entre 3 000 et 5 000 €. Nous avons vu des propriétaires confrontés à une consommation d’huile anormale, avec jusqu’à 1 litre tous les 1 000 km. Ajoutez à cela des performances justes (82 ch, 118 Nm) qui rendent les dépassements sur voie rapide vraiment laborieux.
La version 1.2 PureTech 100 ch (2019-2020) n’arrange rien. Malgré sa puissance légèrement supérieure, elle souffre des mêmes maux : consommation d’huile excessive, défaillances électroniques du calculateur moteur et toujours cette fameuse courroie qui lâche trop tôt. Les réparations s’enchaînent souvent après 60 000 km seulement.
Le PureTech 110 ch : attention aux millésimes 2015-2018
Ce moteur cumule les désagréments : courroie humide qui se détériore, injecteurs fragiles qui provoquent des ratés et une gestion électronique capricieuse. Nous déconseillons fortement ces millésimes, sauf si vous trouvez un exemplaire avec historique complet prouvant le remplacement préventif de la courroie vers 50 000 km.
Le PureTech 75 ch : trop juste pour rouler sereinement
Avec seulement 75 chevaux et 118 Nm de couple disponibles à 2 750 tr/min, ce petit moteur convient uniquement aux trajets urbains tranquilles. Sur autoroute, vous devrez rétrograder constamment pour conserver un minimum de dynamisme. Les dépassements deviennent stressants et dangereux, surtout en charge ou sur route vallonnée.
Comment limiter les risques avec un PureTech ?
Si vous envisagez malgré tout un PureTech, privilégiez absolument les versions produites après 2021 où Peugeot a renforcé la courroie et corrigé plusieurs faiblesses mécaniques. Avant achat, exigez :
- L’historique complet d’entretien chez le constructeur
- Un test de compression réalisé par un professionnel
- L’inspection minutieuse de la courroie ou chaîne de distribution
- Des vidanges effectuées tous les 10 000 km maximum avec huile homologuée
Les moteurs diesel problématiques et à surveiller
Le 1.4 HDi 68 ch : dangereux par manque de puissance
Ce petit diesel produit entre 2012 et 2015 affiche une puissance dérisoire qui compromet votre sécurité. Avec seulement 68 chevaux, les reprises sont franchement dangereuses sur route nationale ou autoroute. Nous l’avons testé : impossible de doubler un camion sans anticiper sur plusieurs centaines de mètres. Le confort est également sacrifié avec un niveau sonore élevé et des vibrations désagréables.
Le 1.6 HDi 92 ch : une cascade de pannes coûteuses
Cette motorisation (2012-2014) cumule trois points faibles majeurs qui expliquent pourquoi nous vous la déconseillons :
- Le turbo : il casse fréquemment entre 100 000 et 150 000 km (remplacement : 1 500 à 2 000 €)
- La vanne EGR : elle s’encrasse rapidement, provoquant pertes de puissance et fumées noires (nettoyage : 300 à 500 € / remplacement : 800 €)
- Les injecteurs : ils se bouchent ou fuient, nécessitant un changement complet (coût unitaire : 400 à 600 €)
Le 1.5 BlueHDi : l’AdBlue qui complique tout
Les modèles 2018-2020 équipés du BlueHDi rencontrent des soucis spécifiques avec le système de dépollution AdBlue. La cristallisation du produit bouche régulièrement les canalisations, et les capteurs tombent en panne prématurément. Comptez 500 à 1 200 € pour réparer ce système.
Le BlueHDi 100 : économe mais limité en ville
Bien qu’ultra-économe (3,5 L/100 km en usage mixte), ce moteur pose un problème différent : il est classé Crit’Air 2, ce qui limite votre circulation dans les zones à faibles émissions (ZFE) qui se multiplient en France. Si vous habitez Lyon, Paris, Grenoble ou toute grande agglomération appliquant des restrictions, vous risquez des amendes de 68 € et des difficultés quotidiennes.
Le 1.6 HDi 120 ch : fiable uniquement pour les gros rouleurs
Cette version fonctionne correctement si vous parcourez régulièrement de longues distances (plus de 20 000 km/an). Par contre, attention au filtre à particules (FAP) qui s’encrasse rapidement avec des trajets courts. Un FAP bouché vous coûtera entre 800 et 1 500 € à remplacer.
Notre conseil pour les diesel : évitez-les absolument si vous faites principalement des petits trajets urbains de moins de 15 km. Privilégiez les motorisations postérieures à 2015 et faites systématiquement inspecter le système de dépollution, le turbo et la vanne EGR avant achat.
Les boîtes de vitesses et leur fiabilité
L’EAT6 : une boîte automatique décevante
La boîte automatique EAT6 montée entre 2014 et 2016 nous a causé bien des déceptions. Elle provoque des à-coups désagréables en conduite urbaine, notamment lors des passages entre la première et la deuxième vitesse. Les remontées nous signalent également des retards au passage des rapports, surtout lors des accélérations franches. Sa fiabilité moyenne et le coût de réparation prohibitif (2 500 à 4 000 €) nous poussent à vous en détourner.
L’EAT8 : enfin une automatique convaincante
Bonne nouvelle : la boîte EAT8 apparue après 2017 corrige la plupart de ces défauts. Plus douce, plus réactive et nettement plus fiable, elle transforme vraiment le comportement de la voiture. Si vous souhaitez absolument une automatique, visez les modèles équipés de cette version.
La boîte manuelle : votre meilleure alliée
Pour les versions à risque que nous avons identifiées, la boîte manuelle reste votre option la plus sûre. Robuste, peu coûteuse à entretenir et offrant un meilleur contrôle, elle vous évitera des frais importants.
Les soucis électroniques et composants mécaniques à connaître
L’électronique capricieuse des premiers modèles
Les Peugeot 208 de 2012 à 2014 accumulent les pannes électroniques qui transforment votre quotidien en parcours du combattant. Le tableau de bord peut s’éteindre brusquement, le système multimédia redémarre sans raison, et les capteurs défaillants (stationnement, pression des pneus, freinage d’urgence) allument le sapin de Noël sur votre tableau de bord. Nous avons même rencontré des propriétaires confrontés à des problèmes de feux arrière qui s’éteignent aléatoirement ou d’essuie-glaces qui fonctionnent par intermittence.
Train roulant et direction : usure précoce
Nous constatons régulièrement sur ces modèles :
- Une direction floue qui manque de précision, surtout sur autoroute
- Des claquements dans le train avant dès 60 000 km, provenant des silentblocs de bras de suspension
- Une usure rapide des silentblocs qui nécessite un remplacement tous les 80 000 à 100 000 km (coût : 400 à 700 €)
Tableau comparatif des finitions à privilégier
| Finition | Équipements | Entretien | Revente | Notre avis |
|---|---|---|---|---|
| Access | Minimal (vitres électriques, direction assistée) | Souvent négligé | Difficile et décotée | À éviter |
| Like | Basique (clim manuelle, radio) | Variable | Moyenne | Peu recommandée |
| Allure | Complet (clim auto, écran tactile, régulateur) | Généralement suivi | Bonne | Recommandée |
| GT Line | Premium (jantes 17″, sièges sport, aide au stationnement) | Excellent suivi | Très bonne | Fortement recommandée |
Les finitions Access et Like attirent souvent des acheteurs cherchant le prix le plus bas, qui négligent ensuite l’entretien. Résultat : vous héritez d’un véhicule mal entretenu, inconfortable et difficile à revendre. Investissez plutôt dans une Allure ou GT Line mieux équipée, mieux entretenue et qui conservera mieux sa valeur.
Nos recommandations finales pour acheter sereinement
Voici notre checklist pour dénicher une Peugeot 208 fiable :
- Privilégiez les essences post-2016 ou les diesel 1.6 BlueHDi (100 ou 120 ch) si vous roulez beaucoup
- Vérifiez scrupuleusement le carnet d’entretien et conservez toutes les factures
- Contrôlez l’état de la courroie ou chaîne de distribution avant 100 000 km sur les PureTech
- Effectuez un essai complet incluant ville, voie rapide et autoroute pour détecter les problèmes
- Consultez un garagiste indépendant ou un expert automobile pour une inspection pré-achat (150 à 250 €, largement rentabilisés)
- Fuyez les diesel si vous circulez principalement en ville
Pour des déplacements urbains et une approche écologique, nous vous suggérons d’envisager la Peugeot e-208 électrique qui élimine tous ces problèmes mécaniques tout en offrant une conduite agréable et des coûts d’utilisation réduits.
N’oubliez pas : une 208 bien choisie vous accompagnera fidèlement pendant des années. Prenez le temps de la sélection, vous éviterez ainsi des milliers d’euros de réparations et beaucoup de frustrations.
